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LA TRACE

rouge dans un berceau jaune ; la chambre de derrière, avec le tableau seul du couple dont elle était ornée, était un paradis arrangé pour charmer un célibataire aux sentiments vertueux. M. Peters prit en conséquence possession immédiate, en plaçant son honnête parapluie en coton dans un coin de la pièce, et deux shillings et six pence, comme garantie, dans les mains de la propriétaire. Son bagage était plus commode que considérable, car il consistait en un paquet logé dans la forme de son chapeau, qui contenait les plus légers raffinements de son costume, un petit ballot dans un mouchoir de poche rouge en coton, qui renfermait les articles plus lourds de sa garde-robe, et un peigne, qu’il portait dans son portefeuille.

La propriétaire de cet Éden intérieur était une célibataire, d’un âge mûr, ayant un nez rouge saillant et des soques en métal. Ce fut avec quelque difficulté que M. Peters fit comprendre, à l’aide de gestes animés et de violents signes de tête, qu’il était muet et non sourd ; qu’elle n’avait pas besoin de faire violence aux muscles de sa poitrine, puisqu’il n’était pas dans la rue voisine ; et qu’il pourrait parfaitement l’entendre si elle parlait avec son ton naturel ; puis, toujours à l’aide de la pantomime, il fit comprendre qu’il désirait un crayon et du papier. Ces articles lui ayant été apportés, il écrivit le seul mot baby, et pré-