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LA TRACE

CHAPITRE VII.

L’AGENT MUET EST UN PHILANTHROPE.

Les tristes mois d’hiver s’écoulèrent. Le temps, au pied lent pour les uns et aux ailes rapides pour les autres, est un véritable caméléon.

Très-rapide dans son vol, sans aucun doute, pour les jeunes gentlemen qui avaient quitté le docteur Tappenden pour assister chez eux aux fêtes de Noël. Assez rapide, peut-être, pour les papas des jeunes gentlemen, qui avaient à renvoyer leurs fils à l’école, munis de la petite somme due au docteur Tappenden ; pas si petite, en vérité, quand on tient compte de tous les extras, tels que la danse, le français, la gymnastique, les sergents instructeurs, la coupe des cheveux, les fournitures de bureaux, les domestiques, et le banc à l’église.

Ce temps passa assez vite, peut-être, pour Allecompain l’aîné, qui arriva au logis dans un costume de deuil tout neuf, dont il graissa les parements et blanchit les coudes avant la fin des jours fériés. Je ne suppose pas qu’il ait oublié la mort de son petit