seule chose ; cette seule chose, c’était l’expression de sa bouche.
C’est une bouche serrée avec des lèvres minces, qui se tendent considérablement quand l’homme pense, et l’homme pense presque sans discontinuer ; ce n’est pas tout, car, lorsqu’il pense le plus profondément, la bouche penche d’une manière très-visible à gauche du visage. C’est là la seule chose digne de remarque chez cet homme, si ce n’est qu’il est muet, sans cependant être sourd, car il a perdu l’usage de la parole pendant sa jeunesse.
Si pendant l’arrestation de Richard il n’a rien dit, il a beaucoup observé, et maintenant, assis en face du jeune homme, il est noyé dans ses pensées, et ses lèvres pincées penchent fortement à gauche.
Ce muet n’est qu’un des bas employés de la police de sûreté. C’est une sorte de limier dont se sert M. Jinks, le chef de la police de Gardenford ; mais il est utile, consciencieux, et surtout tranquille. Son patron ajoute qu’on peut compter sur sa discrétion, parce qu’il ne peut parler.
Il peut parler cependant à sa manière, et bientôt il se met à causer avec M. Jinks ; il lui parle du bout de ses doigts (qui entre parenthèse forment un alphabet assez crasseux), il lui parle avec une merveilleuse rapidité.
« Oh ! que le diable vous emporte ! s’écrie M. Jinks, après l’avoir observé un moment, il faut aller un