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LA TRACE

CHAPITRE IV.

OÙ RICHARD MARWOOD ALLUME SA PIPE.

À cinq heures, Dick le Diable entend le réveille-matin, et il se lève sans bruit. Il aurait voulu aller jusqu’à la chambre de sa mère, ne fût-ce que pour s’agenouiller et prier un instant sur le seuil. Il aurait voulu aller jusqu’au lit de son oncle, jeter un regard d’adieu sur le visage de l’excellent homme ; mais il a promis de ne réveiller personne. Il sort donc sans bruit par la porte vitrée du salon, celle-là même par laquelle il est entré si étrangement la veille. Le matin est glacé, et il fait encore aussi noir que pendant la nuit.

La pluie a cessé, mais un brouillard épais empêche de voir à quelques pas devant soi. Richard connaît si bien le chemin que ni le brouillard ni l’obscurité ne le gênent, et, la pipe à la bouche, il marche gaiement vers la station de Slopperton. Il faut une demi-heure pour se rendre de la ville à la station. Six heures sonnent comme il y arrive. Apprenant que le train ne doit partir que dans une