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DU SERPENT.

— Vous croyez cela possible, madame, ou autrement vous ne m’adresseriez pas cette question.

— Peut-être. J’ai quelquefois pensé avoir cette conscience, mais cela se rapportait à une personne qui est morte.

— Eh bien, madame…

— Et vous me croirez folle, et je me crois folle aussi ; car je sens comme si cette personne morte était près de moi ce soir. »

Il se lève, et, s’approchant d’elle, tâte son pouls. Il est accéléré et intermittent ; évidemment elle est violemment agitée, quoiqu’elle fasse les plus grands efforts pour se contenir.

« Mais vous dites que cette personne est morte ! demande-t-il.

— Oui, elle est morte depuis quelques mois.

— Vous savez que les fantômes sont des choses qui n’existent pas ?

— J’en suis parfaitement convaincue !

— Et cependant ?… demande-t-il.

— Et cependant je sens comme si le mort était ce soir près de moi… Dites-moi, il n’y a dans cette chambre personne que nous ?

— Personne.

— Et cette porte conduit…

— Dans la chambre où je couche.

— Et il n’y a personne ? demande-t-elle.

— Personne. Permettez-moi de vous donner un