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DU SERPENT.

moitié commode ; il l’ouvre, et en retire un portefeuille contenant cent trente pièces étrangères en or, et deux traites de cent livres sterling chacune, sur une banque anglo-indienne de la Cité.

« Prenez ceci, Richard. Usez des espèces pour vos besoins les plus urgents, achetez les effets de toilette qui conviennent à mon neveu… et en arrivant à Gardenford, placez le reste à la banque pour vos besoins futurs. Et comme je désire que votre mère ignore nos arrangements jusqu’à ce que vous soyez parti, ce que vous avez de mieux à faire est de vous mettre en route demain matin avant qu’on soit levé.

— Je partirai dès l’aube ; je puis laisser un mot pour ma mère.

— Non, non, dit l’oncle, je lui conterai tout cela. Vous pourrez écrire en arrivant à votre destination. Vous allez me trouver bien cruel d’exiger que vous partiez la nuit même de votre retour ; mais, voyez-vous, mon cher enfant, il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Si vous restiez ici, il se pourrait que vos bonnes résolutions fussent ébranlées par d’anciennes influences ; car la meilleure résolution n’est qu’un germe, Richard, et si elle ne porte pas les fruits d’une bonne action, c’est une indignité, car c’est un mensonge, c’est une promesse qu’on n’a pas tenue. J’ai trop bonne opinion de vous pour penser que vous n’êtes pas revenu au