Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome I.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
285
DU SERPENT.

parmi l’auditoire, et au bout de trois minutes, un des acteurs s’avance devant le rideau et annonce que par suite de la soudaine et alarmante indisposition de M. de Lancy, il est impossible de terminer l’opéra ; et demande à l’auditoire la permission de laisser commencer le ballet.

L’orchestre entama l’ouverture du ballet, et plusieurs spectateurs se disposèrent à quitter la salle.

« Voulez-vous rester plus longtemps, Valérie, ou cet affreux final vous a-t-il impressionné ? dit le marquis.

— Un peu, dit Valérie ; en outre, nous avons promis de donner un coup d’œil au concert de Mme Vermanville, avant d’aller au bal de la duchesse. »

M. Rinval l’aide à s’envelopper dans son manteau et lui offre ensuite son bras. Comme ils passent par la grande entrée du théâtre pour rejoindre l’équipage du marquis, Valérie laisse tomber son bouquet ; un monsieur sort de la foule et le lui ramasse.

« Je vous fais mes compliments autant pour l’énergie de votre esprit que pour votre beauté, Mademoiselle ! » dit-il, en parlant assez bas pour ne pas être entendu de ceux qui l’accompagnent, mais avec une accentuation terrible sur le dernier mot.

En montant dans la voiture, elle entend dire à un des assistants :