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LA TRACE

d’un air grave ; M. Blurosset pose une main froide et moite sur son pouls, et prend de l’autre, dans l’armoire, une petite fiole qui contient un liquide transparent dont il lui donne quelques gouttes.

« Elle ira maintenant, dit-il à Raymond, jusqu’à ce que vous l’ayez ramenée chez elle ; puis, veillez à ce qu’elle prenne ceci (il lui donne une autre fiole) ; c’est une potion opiacée qui lui procurera six heures de sommeil… Sans cette précaution, elle deviendrait folle. »

Raymond la conduit hors de l’appartement. Elle a la tête penchée sur les épaules, et il est obligé de la soutenir pour descendre l’escalier.

« Je crois, murmure-t-il en lui-même, que nous avons scellé la condamnation du roi de pique. »