cruels qu’ils puissent être : il leur faut des pères, des frères ou des oncles qui se battent pour elles, et le monde pour témoin du combat. Bah ! il n’y a pas en France une femme qui soit supérieure à une jeune écolière sentimentale ! »
Valérie tend sa petite main pour recevoir le paquet.
« Donnez-moi la plume, monsieur, » dit-elle.
Et le chimiste lui ayant présenté une demi-feuille de papier, elle écrit précipitamment un bon sur son banquier qu’elle signe en toutes lettres de son nom de famille.
M. Blurosset regarde par-dessus le papier tandis qu’elle écrit.
« Valérie de Cévennes ! s’écrie-t-il. Je ne savais pas avoir l’honneur d’une aussi aristocratique visite. »
Valérie pose la main sur sa tête, comme si elle était égarée.
« Mon nom ! dit-elle ; c’est un oubli, c’est un oubli…
— Qu’avez-vous à craindre, madame ? demande Raymond en souriant. N’êtes-vous pas avec des amis ?
— Par pitié, monsieur, dit-elle, donnez-moi votre bras et reconduisez-moi à la voiture ; je tomberai morte si je reste plus longtemps ici. »
Les lunettes bleues la considèrent un instant