âgé, le portier, est occupé, dans le petit vestibule sombre, à fabriquer un pot-au-feu et il réchauffe en même temps ses mains à un petit poêle logé dans un coin. Il est tout à fait habitué à l’apparition de jeunes gens élégants ; aussi lève-t-il à peine la tête quand l’ombre de Raymond de Marolles intercepte le jour du couloir.
« Bonjour, monsieur le concierge, dit Raymond, très-occupé, à ce que je vois.
— Une petite affaire de ménage, voilà tout, monsieur, étant garçon. »
Le portier est un peu âgé et quelque peu barbouillé de tabac pour un garçon ; mais il a la passion d’informer les visiteurs du théâtre qu’il n’a jamais voulu sacrifier sa liberté sur l’autel de l’hyménée ; il pense peut-être qu’ils pourraient éprouver quelques scrupules à confier leurs messages à un homme marié.
« Pas trop occupé, alors, pour un bout de conversation, mon ami ? demande le visiteur, glissant furtivement une pièce de cinq francs dans la main du garçon.
— Jamais trop occupé pour cela, monsieur. »
Et le portier abandonne le pot-au-feu à sa destinée et époussette avec son mouchoir de couleur un fauteuil délabré qu’il présente au monsieur.
Monsieur est très-affable, et le concierge très-communicatif. Il donne à monsieur une quantité