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LA TRACE

CHAPITRE IV.

DÉMONSTRATION OCULAIRE.

Le nom gravé sur la carte laissée par l’étranger sur la table de Mlle de Cévennes ou Mme de Lancy, était celui de Raymond de Marolles. Le flâneur était donc Raymond de Marolles, et c’est lui que nous suivrons dans la matinée du lendemain de l’entrevue orageuse du pavillon.

Il occupe un délicieux appartement sur le boulevard, petit, naturellement, comme il convient à un garçon, mais meublé dans le goût le plus exquis. Il est une chose qu’on ne peut s’empêcher de remarquer en pénétrant dans ce logis, c’est la propreté surprenante et la précision presque mathématique avec laquelle tous les objets sont rangés. Livres, peintures, bureau, pistolets, fleurets, gants de boxe, cravaches, cannes et fusils, tout est disposé dans un ordre tout à fait inusité dans un appartement de garçon. Mais cet ordre fait partie du tempérament de M. de Marolles ; on l’observe dans l’ordonnance recherchée de sa toilette,