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LA TRACE

court vêtu ; Baby commence à comprendre. Ce progrès d’intelligence paraît consister principalement à saisir tous les objets à sa portée, depuis les boucles luxuriantes de Kuppins jusqu’au fourneau brûlant de la pipe de M. Peters. Baby possède aussi une merveilleuse paire de souliers, qui se trouvent alternativement dans sa bouche, dans le feu et sur ses pieds, quand ils ne sont pas dehors, jetés par la croisée, dans des tas de poussière, ou dans divers autres réduits domestiques trop nombreux pour être mentionnés. Baby est aussi orné d’un bonnet avec une ruche ; le bonheur de Kuppins est de la plisser à petits plis, et celui de Baby de la tirer et de la défaire. Baby est fortement attaché à Kuppins, et manifeste son affection par des démonstrations aimables, comme celles de donner des coups de poing dans sa gorge, de se suspendre à son nez, d’enfoncer une pipe dans ses narines, et autres preuves également charmantes de tendresse enfantine. Baby est, en un mot, un enfant surprenant, et l’œil de M. Peters, en déjeunant, se porte de son jambon et de son cresson de fontaine sur son jeune protégé, avec un air de fierté qu’il n’essaye pas de cacher.

M. Peters s’était élevé dans sa profession depuis le dernier mois de février ; il avait aidé à découvrir deux ou trois voleurs, et avait montré en ces occasions un tel degré d’habileté, en triomphant