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DU SERPENT.

première de ces circonstances, Peter l’aveugle avait eu même son dessin sur le journal du dimanche, et elle faisait, ma foi, très-bien dans cette gravure sur bois, si bien qu’elle aurait eu quelque difficulté à se reconnaître elle-même, ce qui paraîtra peut-être peu étonnant, si l’on considère que l’artiste, qui vivait dans le voisinage de Holborn, avait esquissé l’allée de l’aveugle Peter d’après une gorge des montagnes du Tyrol, au milieu de trois ou quatre maisons de Chancery Lane.

L’allée de l’aveugle Peter avait certainement un aspect sauvage particulier, étant appuyée sur le flanc d’une colline escarpée, et ressemblait beaucoup à une ruelle de Londres qui, enlevée de sa position, se trouverait adossée par hasard à un coteau de Slopperton.

On ne doit pas supposer un instant qu’un personnage aussi haut placé et aussi respectable que M. Jabez North eût la moindre intention de s’enfoncer dans la sale obscurité de l’allée de Peter l’aveugle. Il était venu aussi loin uniquement pour se diriger vers les faubourgs de la ville, où il avait une petite maisonnette en briques, simulacre de campagne, beaucoup plus orné de coquilles d’huîtres, de poteries brisées, et d’échafaudages, que d’arbres ou de fleurs sauvages, grandes raretés dans cette partie des environs de Slopperton.

Jabez poursuivait donc son chemin, passant de-