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LIVRE DEUXIÈME.


CHAPITRE I.

PETER L’AVEUGLE.

Le favori, Galères, ayant perdu dans la course avec Richard Marwood, on ne porta plus que très-peu d’intérêt dans Slopperton à la destinée de Dick le Diable. On savait qu’il était enfermé dans l’asile des fous du comté, prisonnier pour la vie, ou comme l’exprimaient les personnes versées dans la connaissance des lois, tout le temps qu’il plairait au souverain de l’y laisser. On savait que sa pauvre mère avait fixé sa résidence près de l’asile, et se donnait par intervalles le triste plaisir de contempler les débris de l’ancienne intelligence de son fils. Mistress Marwood était maintenant une femme très-riche, ayant hérité de toute la fortune de son pauvre frère assassiné, car on avait trouvé un testament de M. Montague Harding qui donnait la totalité de ses richesses considérables uniquement à sa sœur. Elle dépensait peu, cependant, et ce qu’elle dépensait était principalement consacré à des œuvres de charité ; mais sa bienfaisance même était limitée, et elle