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LA TRACE

provoqua du témoin que les renseignements suivants :

Dick avait toujours été un garçon extravagant, mais un bon garçon plein de cœur ; il avait toujours passé pour être incapable de tuer une mouche, et elle était certaine qu’il n’avait pas commis l’assassinat. Quand on lui demanda si elle soupçonnait quelqu’un d’avoir commis le crime, elle devint obscure dans son langage, fit allusion à un Français qui vivait au temps de Waterloo et parla de crimes horribles, depuis le vol d’une épaule de mouton jusqu’à l’explosion d’une machine infernale commis par les émissaires de Napoléon.

M. Jinks, qu’on interrogea ensuite, fit un récit minutieux et complètement décousu de l’arrestation de Richard, se gratifiant de plusieurs compliments adroits sur son habileté comme agent de police.

L’individu qui avait rencontré Richard sous la galerie de la gare du chemin de fer déposa que le prisonnier l’avait évidemment évité, pour ne pas être reconnu, et avait même, dans ce but, traversé la voie.

« Il y a encore un témoignage, dit l’avocat de la couronne ; je suis fâché de dire que ce témoin, serviteur du gentleman assassiné, est dans un état pitoyable à l’hôpital du comté, et que l’on a déclaré impossible son rétablissement des blessures qu’il a reçues à l’occasion du meurtre de son maître. »