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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

La vie de Charlotte n’avait eu rien d’exceptionnel ; aussi était-elle en toutes choses douce, souple, facile à convaincre, et disposée à se soumettre.

À la suite de cela Sheldon prit l’avis d’un conseil et se mit résolûment à l’œuvre pour retirer les propriétés du défunt Haygarth des mâchoires toujours ouvertes de ce monstre non féroce, mais vorace, qui s’appelle La Couronne.

Ce travail fut lent et empêtré d’arides détails qu’il est inutile de dire ici ; il ne faisait que de commencer lorsque Paget revint subitement de son expédition sur le Continent et s’installa de nouveau dans son logement garni.


CHAPITRE II

LE SENTIMENT DES DEVOIRS DU CAPITAINE PAGET

Une lettre du capitaine à sa fille apprit le retour du voyageur au cercle Sheldon.

Le capitaine était retenu chez lui par un rhumatisme goutteux et écrivait sur un ton piteux pour implorer une visite de Diana.

Mlle Paget, toujours prête, en ce qui la concernait, à remplir son devoir, même envers ce père prodigue, s’empressa de répondre à cet appel avec l’entière approbation de Georgy, toujours prête à avoir bon cœur à sa manière.

« Et si vous voulez porter à votre papa une bouteille du vieux porto de M. Sheldon, Diana, rappelez-vous