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AURORA FLOYD

jeune fille quelques attributs plus élevés que ceux que nous pouvons discerner, et en adorent-ils la sublime présence ? Si cette terrible femme, avec ses goûts peu féminins et ses penchants mystérieux, était vile, lâche, fausse ou impure, je ne crois pas que ce gros chien l’aimerait comme il l’aime ; je ne crois pas que mes chevaux la laisseraient jouer avec leurs brides ; le chien grognerait et les chevaux la mordraient, comme ces animaux avaient coutume de faire dans ces temps anciens où ils reconnaissaient l’influence des sortilèges et des mauvais génies et étaient mis en convulsion par la présence des imprudents. J’ose dire que Mlle Floyd est une créature bonne, douée d’un cœur généreux, une de ces personnes que les viveurs qualifieraient de superbe fille ; mais capable de lire aussi bien l’Almanach des Courses et le Guide de Ruff, que les autres femmes les romans de George-Alfred Lawrence. J’en suis vraiment fâché pour elle.


CHAPITRE V

John Mellish.

La maison que le banquier loua à Brighton pour le mois d’octobre était perchée sur la falaise de l’Est, et dominait les vagues battues par les vents ; des fenêtres de l’étage supérieur, par les matinées claires de l’automne, on apercevait dans le lointain obscur les âpres rochers des côtes de Dieppe, et la jetée suspendue apparaissait comme une bande de ruban au bas de la falaise. C’est, selon moi, un site des plus agréables que ces terrasses unies situées dans la direction de l’ouest, des fenêtres desquelles on n’embrasse qu’une étendue fort restreinte de la mer et un ho-