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ptement par les Cabanes aduertir qu’vn tel eſt mort. A l’arriuée des amis ils recommencent de nouueau à pleurer, & ſe plaindre. Souuent quelqu’vn des plus conſiderables prendra la parole, & confolera la mere & les enfans, tantoſt s’etendant ſur les loüanges du defunct, loüant ſa patience, ſa debonnaireté, ſa liberalité, ſa magnificence, & s’il eſtoit guerrier, la grandeur de ſon courage : Tantoſt il dira, Que voulez-vous, il n’y a plus de remede, il falloit bien qu’il mouruſt, Nous ſommes tous ſujets à la mort, Et puis il y auoit trop long temps qu’il trainoit, &c. Il eſt vray qu’en cette occaſion, ils ne manquent point de diſçours. Ie me ſuis quelquefois eſtonné de les voir long temps ſur ce propos, & apporter auec tant de diſcretion, toutes les conſiderations capables de donner quelque conſolation aux parens du defunct.

On enuoye auſſi donner auis de cette mort aux amis qui demeurent és autres Villages ; & comme chaque famille en a vn autre qui a le ſoin de ſes Morts, ceux là viennent au pluſtoſt pour donner ordre à tout, & determiner le iour des funerailles : d’ordinaire ils enterrent les Morts