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COMPOSITION DU GRAIN DE BLË.


M. W.-E. Stone[1] a cherché à savoir si ce pentosane peut être considéré comme un aliment. Il a nourri des cobayes soit avec du son mêlé de farine de maïs, soit avec du son seul. Nous avons vu que le son est riche en pentosane. Par l’analyse comparée des ingesta et des excreta il a constaté que, dans une expérience, 40 p. 100, dans une autre 60 p. 100 du pentosane présent dans la nourriture ingérée avaient été résorbés. Voilà donc encore une substance alimentaire ; cependant rien ne dit que l’homme saurait l’utiliser aussi bien que le cobaye.

Cet examen montre en somme que la richesse alimentaire de l’enveloppe n’est que très incomplètement utilisable.

D’autre part l’enveloppe apporte des éléments nuisibles. Sa matière soluble est douée de propriétés laxatives qui font rechercher en Angleterre le pain de farine entière (entire flour) pour certains états pathologiques, mais qui doivent faire considérer ce même pain comme peu propre à l’alimentation normale. De plus la présence de l’enveloppe dans la farine a pour effet de diminuer la blancheur du pain. M. Aimé Girard s’en est assuré par une expérience directe semblable à celle que nous avons rapportée pour le germe. Un pain fait avec la farine de l’amande farineuse et l’eau de macération d’un poids d’enveloppes représentant 14,36 p. 100 du poids du grain (proportion de l’enveloppe dans le grain), a présenté une coloration grise, alors que le pain

  1. Stone, Berichte deutsch. Chem. Gesellsch., 1892, p. 563.