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PAIN.

sujet d’expérience un jeune homme robuste, possédant des organes digestifs parfaits, et la nourri successivement avec diverses sortes de pain. L’expérience montre qu’il est impossible à un homme de manger autant de pain qu’il lui en faudrait pour en être entièrement nourri sans addition d’aucun autre aliment ; de plus l’expérience faite sur des chiens montre que l’alimentation au pain donne lieu à une absorption d’eau considérable. Pour ces deux raisons l’homme recevait, outre le pain, 30 grammes de bourre et 2 litres de bière par jour. L’alimentation avec chaque sorte de pain durait 4 jours. Elle était précédée d’un jeûne durant de heures du soir au lendemain matin, après lequel avait encore un repas exclusivement composé de viande. On pouvait ainsi reconnaître nettement les matières fécales provenant du pain : ces matières sont constamment molles, d’une consistance de bouillie, et se distinguent très facilement de colles que laisse la viande, ces dernières étant toujours solides, peu aqueuses.

Dans chaque expérience le sujet ne recevait que la mie du pain essayé, afin qu’il fût toujours facile de calculer les poids de matière sèche ingérée. Chaque jour on déterminait exactement la quantité de pain consommée et la quantité de matière fécale rejetée. Par l’analyse chimique du pain d’une part et des matières fécales d’autre part, on déterminait combien d’eau, d’azote et de cendres étaient contenus dans le pain