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LES TYPOGRAPHES. 25

l’argent que l’on remue, bruit inaccoutumé ; les apprentis, un cornet de papier à la main, vont de rang en rang recueillir les collectes et les souscriptions ; là, un organisateur de fins déjeuners, qui a pris toute la dépense pour lui, règle ses comptes avec ses convives ; dans un coin, un fanatique de saint Lundi calcule comment il pourra satisfaire ses loups… ou les fuir. Enfin, à huit heures, tout le monde est parti, et les préoccupations sont chassées pour quinze jours.

Maintenant que nous connaissons la caverne, examinons plus en détail ceux qui l’habitent et lui donnent la vie et le mouvement.

Sous le rapport des travaux divers qu’ils sont appelés à faire, les typographes se divisent en trois classes : les labeuriers, c’est-à-dire ceux qui composent le plus habituellement les ouvrages de longue haleine ; les journalistes, spécialement employés à la composition des nombreux journaux quotidiens, hebdomadaires ou mensuels, et les tableautiers, qui exécutent les tableaux de chemins de fer, de douane, de statistique, etc. En outre, on compte quelques ouvriers spéciaux pour la composition des ouvrages de mathématiques, du plain-chant et de la musique. Mais ces catégories ne sont pas tellement fermées qu’un labeurier ne devienne journaliste ou tableautier, et réciproquement ; aucun typographe n’est absolument parqué dans sa spécialité. Dans la même imprimerie, on distingue, outre le prote, comme nous l’avons déjà dit, les metteurs en pages, les paquetiers et les corrigeurs. Ces derniers sont à la journée, ou plutôt