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la terreur en macédoine

— Je te crois sur parole.

— C’est immanquable et il ne saurait en être différemment.

« Du reste, tu vas voir… j’entends ronfler là-bas, vers le Nord, le train qui amène le brigand et ses complices… »

Joannès a raison. Et ces explosions que l’on pourrait appeler sympathiques se produisent en raison d’une théorie très ingénieuse due à l’illustre Berthelot.

La voici en quelques mots très brefs.

Au moment de la déflagration, il se produit deux sortes d’ondes. Les unes, qui sont les ondes explosives proprement dites, sont développées dans la matière qui détone. Elles constituent une transformation des actions chimiques en actions caloriques et mécaniques en transmettant le choc aux supports et aux corps contigus. Les autres, purement physiques et mécaniques, transmettent les pressions aux corps voisins, placés autour du centre d’ébranlement. Par exemple, à une nouvelle quantité de masse explosive dont ces pressions déterminent l’inflammation.

Et M. Berthelot conclut qu’une matière explosive détone par influence, non parce qu’elle vibre à l’unisson du mouvement initial, mais parce qu’elle l’arrête instantanément. Et ce brusque arrêt transforme sur place l’énergie mécanique en énergie calorique capable d’élever subitement sa température jusqu’au degré qui en provoque la déflagration.

C’est là ce que savait fort bien Joannès, quand jadis, dans la grotte, il provoqua la détonation des récipients remplis de nitroglycérine, avec une seule amorce au fulminate.