Scène III
Hé bien, Albin, ce que j'aimais est mort ? Germanicus...
Pison a terminé son sort, Madame.
Le perfide ! Et tu ne peux me dire En quel endroit fatal l'assassin se retire ? J'irais, malgré César qui se fait son appui, Exprimer dans son sang l'horreur que j'ai pour lui. Après tous ses exploits quel opprobre pour Rome De voir sous de tels coups expirer un tel homme ! Ce trépas vu des Dieux ayant dû les toucher, Que ne le vengent-ils, s'ils n'ont pu l'empêcher ? Albin, pour m'accabler satisfaits mon envie : Comment Germanicus a-t-il perdu la vie ? Le Perfide Pison osa-t-il l'attaquer ? De peur de m'attendrir tu n'oses t'expliquer. Parle ; je sais sa mort, je puis savoir le reste.
Me préservent les Dieux d'un emploi si funeste ! Donnez moins de créance à des rapports confus. Germanicus respire, et Pison ne vit plus.
Et Pison ne vit plus !