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faire naître entre elles certains différends d’ordre juridique, l’interprétation de certaines conventions, la liquidation de certaines créances, en constituant ainsi au milieu d’elles un domaine également ouvert à tous les États civilisés, soumis exclusivement et obligatoirement à l’empire du droit, les Puissances représentées à La Haye n’auront pas seulement fait faire, plus rapidement que par tout autre moyen, un progrès décisif à la grande cause de l’arbitrage, elles auront affirmé ce qu’elles ne peuvent faire par une autre méthode une volonté commune du respect du droit, un sentiment commun de la solidarité de leurs devoirs. Et ce sera peut-être la leçon de morale la plus haute qui puisse être donnée à l’humanité.

Messieurs, j’ai trop souvent éprouvé, au cours de nos travaux, le désir d’entente et la bonne volonté réciproque qui nous anime, pour ne pas espérer entre nous un accord définitif.


Conclusion des débats sur l’arbitrage


À la suite de ce discours, l’assemblée passa au vote sur le projet anglo-américain d’arbitrage obligatoire, dont le texte est inséré en annexe au présent volume.

Les deux premiers articles qui consacrent pour certains cas le recours obligatoire à l’arbitrage et instituent un lien mondial entre les États, furent adoptés par 35 puissances contre 5 et 4 abstentions.