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organisation militaire et rappelé qu’elle avait pu poursuivre néanmoins un développement économique considérable.

J’appartiens à un pays qui supporte aussi allègrement les obligations personnelles et financières que le service de la défense nationale impose à ses citoyens et nous avons l’espoir de montrer l’an prochain au monde[1] qu’elles n’ont point ralenti l’activité de notre production, ni entravé l’accroissement de notre prospérité économique. Mais M. le colonel de Gross de Schwarzhoff reconnaîtra certainement avec moi que, pour son pays comme pour le mien, si les ressources considérables qui sont consacrées à l’organisation militaire étaient en partie mises au service de l’activité pacifique et productrice, l’ensemble de la prospérité de chaque nation ne cesserait de s’accroître suivant un mouvement beaucoup plus rapide.

C’est cette idée qu’il importe non seulement d’exprimer ici entre nous, mais, s’il est possible, de manifester devant l’opinion.

C’est pourquoi, si j’avais à exprimer un vote sur la question posée par le paragraphe premier de la proposition du colonel Gilinsky, je n’hésiterais pas à me prononcer dans le sens de l’affirmative.

Au reste, nous n’avons peut-être pas ici le droit de considérer seulement comment notre

  1. M. Léon Bourgeois fait allusion à l’Exposition universelle de 1900.