Page:Bourgeois - Pour la Société des Nations.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne songe à critiquer les termes dans lesquels il s’est acquitté de ce mandat déterminé.

Mais la Commission a le devoir de considérer d’un point de vue plus général et plus élevé le problème posé par le premier paragraphe de la circulaire du comte Mouravieff. Elle ne veut certainement pas se désintéresser de la question de principe posée devant le monde civilisé par l’initiative généreuse de Sa Majesté l’Empereur de Russie. Et il me paraît nécessaire qu’une résolution complémentaire soit adoptée par nous pour manifester plus nettement le sentiment qui animait le précédent orateur et qui doit nous faire souhaiter à tous que l’œuvre entreprise ne soit pas abandonnée.

Cette question de principe se résume en termes fort simples : la limitation des charges militaires qui pèsent sur le monde est-elle désirable ?

J’ai écouté très attentivement dans la séance dernière le remarquable discours de M. le colonel de Gross de Schwarzhoff. Il a présenté avec la plus grande force les objections techniques qui, selon lui, devaient empêcher la Commission d’adopter les propositions de M. le colonel Gilinsky. Il ne m’a pas semblé toutefois qu’il contestât en elles-mêmes les idées générales au nom desquelles nous sommes réunis ici. Il a montré que l’Allemagne supportait facilement les charges de son