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Oui, il est d’avis que la guerre est horrible, que la guerre de conquête est odieuse. Il songe aux souffrances des blessés, au désespoir des mourants abandonnés, aux désolations des femmes et des mères ; il déteste, il maudit l’abominable fléau. — Et puis il pense cependant que si, tout à coup, dans l’état politique actuel du monde, une volonté supérieure imposait la paix, sans conditions, sans redressement des torts, sans compensation des injustices, sans délivrance des opprimés et des asservis, le mal n’aurait pas disparu avec la guerre. Ce ne serait pas la paix véritable, celle qui est à la fois dans les faits et dans les esprits, celle qui est fondée sur le libre consentement des consciences. Et il remonte naturellement au principe supérieur de tout ordre véritable, le Droit.

Et ce que ressent l’âme simple et profonde du peuple est bien la vérité. Ce qu’il faut, c’est lier toujours étroitement en nous ces deux idées inséparables en elles-mêmes : la Paix, but de la société humaine ; le Droit, unique moyen d’établir cette paix.

L’Association de la Paix par le Droit a, par son titre même, exprimé cette vérité en termes définitifs. C’est pourquoi j’ai tenu à lui donner ici ma chaleureuse adhésion.