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gouvernements eux-mêmes ont été gagnés et entraînés. Dans une vue claire de l’avenir, le Tsar Nicolas II a appelé officiellement tous les États civilisés à examiner la situation nouvelle. Et l’on a observé ce fait, sans précédent dans la vie internationale, de vingt-quatre nations réunies en de solennelles assises pour délibérer sur la limitation des armements et sur les moyens d’aborder pacifiquement la solution des conflits internationaux. Ces réunions, qui ont pris le nom de « Conférences de la Paix », ont déjà eu lieu deux fois, en 1899 et 1907 et à cette dernière date quarante-quatre nations furent représentées. Une troisième convocation est officiellement prévue pour 1913 ou 1914.

Pourquoi donc un mouvement aussi puissant, aussi universel ne semble-t-il pas produire encore les résultats qu’on en espérait ? Pourquoi la paix ne paraît-elle pas mieux assurée qu’il y a trente ans ?

Pour le comprendre, il faut analyser ce que j’appellerai les conditions de la paix.


La Paix Fondée sur le Droit


Le sentiment ne suffit pas à fonder un ordre nouveau. Il faut encore la collaboration de la raison.

Trop longtemps, on s’était préoccupé du but sans se préoccuper des moyens.

On n’avait pas aperçu assez clairement que