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leur cordiale adhésion, les gouvernements de la plupart des puissances considéiaient l’entreprise avec un scepticisme poussé jusqu’à la défiance. Un échec absolu n’eût pas attristé tout le monde. Et cependant, à mesure que les jours s’écoulaient, sous la pression extérieure de l’opinion générale, le désir d’aboutir devenait plus vif ; un esprit supérieur d’entente, de concession, de conciliation se faisait place, et certainement si trois conventions importantes, qui sont loin de répondre à toutes les espérances, mais qui n’en constituent pas moins un progrès considérable, ont été adoptées et signées en fin de compte par tous les États représentés, on le doit à cette poussée du dehors, à cette influence des consciences indépendantes qui, dans l’avenir, s’exercera toujours avec plus de force sur les gouvernants.

Et comme toutes les vérités scientifiques, le noble idéal qu’elles ont en vue pénétrera les âmes les plus obscures et tendra, invinciblement, à se transformer en une bienfaisante réalité. Encore mes remerciements à vous et à tous, mon cher collègue, et bien cordialement à vous.

Léon Bourgeois