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pas le sens exact du prolongement des choses vers l’avenir » ?

Ceux qui voient au fond des choses et qui distinguent, sous les mouvements passagers de l’opinion, les courants profonds qui déterminent les événements généraux de l’histoire, savent bien que l’eau souterraine, dans son mouvement incessant, désagrège les roches les plus anciennes et les plus dures. L’idée toujours en marche poursuit victorieusement son chemin ; aussi nous préparons-nous avec confiance à cette troisième Conférence, dont l’annonce a été solennellement faite au Monde et dont nous ne pourrions, sans manquer au plus sacré des engagements, laisser ajourner indéfiniment la date.

Messieurs, il faut que les travaux de cette troisième Conférence aient été sérieusement préparés à l’avance. Il faut que l’on n’aille plus à La Haye sans un programme précis, sans des ententes déjà certaines, sur les points essentiels, entre les principales nations.

Et à qui appartient-il de provoquer et d’entreprendre cette œuvre préparatoire ? Quels seront ceux qui sauront à l’avance envisager d’un même esprit et poursuivre d’une même volonté l’objet commun ? Qui, sinon les trente-deux États qui ont forcé la majorité de 1907 et voté le principe de l’arbitrage obligatoire ?

Messieurs, laissez-moi vous rappeler la liste