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Quelle fierté, s’il est vrai que notre France peut vous offrir ce miroir fidèle où vous saurez tous vous reconnaître, ce miroir clair, où se fixeront enfin pour tous les yeux, avec la même netteté, sous les mêmes traits, les images depuis tant de siècles incertaines de la vérité, de la justice et de la paix !


Messieurs, ces souvenirs me sont restés bien présents et je ressens encore l’émotion qui nous pénétrait, à cette heure déjà lointaine où nous commencions à fonder ensemble l’édifice du monde nouveau.

Mais, depuis lors, que de liens se sont encore resserrés entre vous et nous. Je ne songe pas seulement au merveilleux développement de nos relations économiques, dont M. Chevalley vous indiquait tout-à-l’heure les chiffres saisissants : le mouvement général de nos échanges avec le Nouveau Monde passant de 1,800,000,000 fr. en 1913 à 3,046,000,000 fr. en 1912, nos achats en Amérique augmentant de 60 pour cent et les vôtres en France de 100 pour cent pendant le même temps.

Je pense aussi aux voyages faits chaque année en Amérique par des représentants de la littérature, de la philosophie ou de la politique françaises : ceux de notre cher collègue de La Haye, d’Estournelles de Constant ou de Clémenceau, d’Henri de Régnier ou d’Anatole France, de Brunetière, de Bergson ou de