Page:Bourgeois - Pour la Société des Nations.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naissions rapidement que, présentée sous une autre forme, avec d’autres mots peut-être, c’était les mêmes idées que nous voulions faire triompher. C’est que, là encore, nous pouvions remonter à une source commune. Nous avions devant nous les arrières petits-fils de la Révolution d’Angleterre, les petits-fils des pèlerins du Mayflower, de ces exilés volontaires qui avaient pour ainsi dire emporté leur patrie afin de lui conserver sa grandeur et sa pureté, les descendants de Washington, de Jefferson, des grands citoyens aux côtés desquels avaient combattu nos La Favette et nos Rochambeau ; nous voyions en eux revivre les devanciers de notre Révolution Française. Et comme vous-mêmes, représentants de l’Amérique latine, dont les Révolutions ont suivi la nôtre, veniez chercher en nous les fils de 1780, à notre tour, nous rejoignions, en rencontrant les délégués du drapeau étoilé, des ancêtres et des précurseurs.

Messieurs, quelle joie ce fut pour nous de trouver ainsi nos sentiments les plus chers également partagés par les libres esprits de l’une et l’autre Amérique !

Hanotaux, il y a quelques jours, rappelait cette parole frappante de l’ancien ambassadeur des États-Unis à Paris, l’éminent M. Robert Bacon, disant « que la pensée nord-américaine, pour être admise en Amérique du Sud, doit d’abord « toucher barre » à Paris. »