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internationaux. » Il est exact que, dès les premiers jours de la Conférence, une sorte de consentement instinctif avait groupé les délégués du Nouveau Monde et les représentants des puissances européenes que l’on appelle volontiers les puissances libérales et parmi lesquelles nous tenions à honneur, nous autres Français, de nous compter au premier rang.

Je ne peux pas rappeler ici les noms de tous ceux de nos collègues américains qui ont pris une part si éclatante aux débats de notre assemblée : Choate, Porter, James Brown Scott, La Barra, Bustamente, Quesada, Crisanto-Medina, Triana, Ruy Barbosa, le Président Saens Pena, Drago, Larreta, Gana, Candamo, Victor Rendon : que de noms d’orateurs, de jurisconsultes, d’hommes d’État, dont la voix s’est élevée dans nos séances plénières et dans celles de nos trois grandes Commissions ! Et combien je sens mon injustice de ne pouvoir citer encore tant d’autres collègues, remarquables par le savoir et par le talent, qui ont apporté dans les travaux de nos Commissions un concours si utile et si précieux !

Mais ce qu’il m’appartient de dire, ce ne sont pas, particulièrement, le mérite, la valeur, les services personnels de tel ou tel d’entre eux, ce sont les raisons profondes, impersonnelles, qui établissaient à l’avance, entre eux et nous, le lien moral qui nous a été, qui nous demeure si cher.