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Palais du Luxembourg, dans une fête offerte à nos collègues d’Amérique lors de leur retour de La Haye, combien profonde était la mémoire que les délégués français garderaient de cette collaboration de quelques mois.

Aux applaudissements d’une assemblée où siégeaient les présidents du Sénat, de la Chambre et du Conseil, où avait pris la parole un Ministre des Affaires étrangères que je suis très heureux de retrouver encore aujourd’hui au Quai d’Orsay, aux applaudissements de l’immense majorité des membres des deux Chambres françaises, qui paraissaient s’être réunies en Congrès pour cette circonstance solennelle, j’adressai les remerciements de la France à nos collaborateurs du Nouveau Monde : « Jamais, disais-je, je ne pourrai montrer à quel point notre délégation a été soutenue dans sa tâche par les délégations des deux Amériques. À les voir, les unes et les autres, également attachées à l’œuvre commune, y travaillant avec nous sans aucune négociation préalable, spontanément et par la faculté d’un même esprit, par le besoin d’un même cœur, il nous semblait qu’il y avait là l’action unique d’une seule délégation, celle des Républiques du monde entier. »

Messieurs, il n’y avait dans ces paroles rien de l’habituelle courtoisie diplomatique, rien de ce que le Prince de Bülow appelait hier dédaigneusement « la petite monnaie des rapports