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vous ont exprimé nos sentiments communs. C’est bien la fête du Nouveau Monde que nous célébrons ici au nom de Paris et de la France.

Aussi bien, Messieurs, que pouvais-je venir vous dire après les représentants autorisés de la République et de la Ville ? Je l’ai demandé à notre Président. Il m’a répondu que ma présence ici était à ses yeux justifiée par un fait particulier : Il se rappelait qu’en 1907, à la Conférence de La Haye, comme président de la Délégation française, j’avais entretenu des rapports excellents avec les délégués des Républiques du Nord et du Sud de l’Amérique ; il savait qu’il s’était alors établi entre nous des relations d’une telle cordialité que je serais certainement heureux d’en évoquer publiquement le souvenir.

La mémoire d’Hanotaux est très fidèle. C’est un historien dont les jugements sont fondés sur l’information la plus exacte et la plus sûre. Il sait surtout à merveille son histoire contemporaine et je ne connais pas de guide plus avisé lorqu’on veut se tirer de quelqu’une des innombrables embûches que notre pauvre politique européenne jette à chaque instant sous les pas des gouvernants. J’ai cédé au charme des souvenirs qu’il évoquait devant moi.

Oui, il est vrai que j’ai eu l’occasion, il y a six ans bientôt, de dire publiquement au