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nisée. Derrière ce rempart seulement, les nations pourront désarmer. »

Le droit est la protection des faibles. Ce serait désarmer la cause de la paix que d’affaiblir ceux qui préparent le règne du droit. Qui, parmi nous, songerait à affaiblir cette patrie qui est la nôtre et dont vous disiez avec moi à Reims, à votre 6e congrès national, qu’elle saurait rester dans l’avenir ce qu’elle a été si souvent dans l’Histoire, la gardienne de la liberté et le soldat du droit ? »

Soyons pacifiques et soyons forts. Et sachons attendre. C’est de l’excès même des charges qui s’appesantissent sur l’Europe que naîtra, plus tôt qu’on ne semble le croire, l’irrésistible mouvement d’opinion qui rendra nécessaire une politique de sagesse, de respect mutuel et de véritable sécurité.


Où en est d’ailleurs, à la fin de la tourmente qui vient de dévaster l’orient de l’Europe, la grande cause de la liberté et du droit des nations ?

Les institutions internationales à la fondation desquelles nous avons travaillé depuis tant d’années ont pour objet suprême d’empêcher les États civilisés, lorsque s’élève entre eux un conflit d’intérêts ou lorsque naît un risque pour leur honneur, de demander aux armes le règlement de leur désaccord.

Dans la « société des nations, » les États civi-