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LA POLITIQUE DU DROIT ET LA CRISE BALKANIQUE[1]


Mon cher président,

Je vous ai dit mon regret de ne pouvoir assister aux séances du 8e congrès national de la paix. Je vous demande de bien vouloir transmettre mes excuses à vos collègues et leur dire les vœux que je forme pour qu’à cette heure particulièrement difficile, leurs travaux soient couronnés de succès.

Je viens de dire à quel point l’heure était difficile. Il ne faut pas cependant que ceux qui croient fermement à la souveraineté du droit et qui luttent pour le triomphe de la justice, entre les nations comme entre les hommes, soient découragés par la crise que traverse aujourd’hui l’Europe entière.

Dans tous les événements humains, il faut discerner ce qui est passager et ce qui est permanent. Il faut, dans la crise présente, distinguer ce qui provient de causes anciennes dont, à une heure donnée, les cruelles conséquences devaient fatalement se produire, et ce qui, au contraire, répond aux espérances des sociétés modernes et peut s’interpréter comme un signe heureux pour leur avenir.

  1. Lettre de M. Léon Bourgeois à M. Charles Richet, Président du 8e congrès national de la paix, Paris, 11 mai 1913.