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ment coûteuse, et chacun se demande s’il ne serait pas bien plus économique et bien plus sage de tâcher de substituer une organisation également internationale, également de prévoyance, mais où l’équilibre d’où naît la paix serait cherché dans la définition des droits des uns et des autres et non dans le calcul respectif de leurs forces menaçantes.

C’est à peu près ce que disait hier le chancelier de l’Échiquier en Angleterre : « Chacun est persuadé que cet état de choses ne peut pas durer. » Les charges ne peuvent toujours s’accroître, sans qu’à un moment quelconque le contribuable, qui dit en somme le dernier mot en toutes choses, ne déclare qu’il n’est plus en état de supporter le fardeau.

Ne croyez pas, Messieurs, que je me sois laissé, autant qu’il peut paraître, éloigner de notre sujet. Il en est de la lutte des classes comme de la lutte entre les États. Il sera moins coûteux de régler par la prévoyance mutuelle et collective les rapports de droit nécessaires entre les frères ennemis, le capital et le travail, et cela sera non seulement moins coûteux, mais cela sera plus moral et plus digne d’une humanité qui se prétend consciente.

Or, cette prévoyance est possible. J’ai dit tout à l’heure que ce n’était pas un rêve quand trois grandes Associations comme les nôtres, où sont réunis des hommes d’études et des hommes d’action, ont chacune déjà abordé et