Page:Bourgeois - Pour la Société des Nations.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

retrouver dans cette maison avec quelques-uns de ceux que je suis fier d’avoir eus pour collaborateurs à La Haye et qui, restés fidèles à nos convictions communes, n’ont pas cessé d’aller de l’avant, le flambeau à la main, en bons serviteurs de l’humanité. Je vois ici Mme de Suttner, dont il n’est pas possible de prononcer le nom sans se sentir pénétré de reconnaissance et de respect ; je vois mon éminent collègue, M. Moret, qui a quitté tout exprès son pays pour faire profiter votre Conseil de son admirable expérience des hommes et des choses ; Moneta, ce vétéran dont le cœur n’a pas de rides ; Fœrster, que les luttes pour la Paix reposent des luttes pour la science ; Charles Richet, toujours sur la brèche, toujours enthousiaste et toujours prêt à l’action par la parole, par la plume et par l’exemple…

« Mais à quoi bon citer des noms et distinguer des dévouements ? Il me suffit de savoir ce que vous avez fait, les uns et les autres, pour emporter la certitude que l’idée est en marche, et que l’avenir nous appartient. Ayons confiance, mes chers amis, et semons sans nous lasser le bon grain qui, demain, nourrira les nations affamées de vérité et de justice !

« Messieurs, nous allons nous séparer. Mais il est encore un nom qui doit monter de nos cœurs à nos lèvres, et que tous, j’en suis sûr, vous avez déjà exprimé tout bas. Puisque celui qui le porte ne peut pas être parmi nous,