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nonçais pas, avec le sentiment de la reconnaissance la plus profonde et la plus déférente, le nom du grand bienfaiteur à qui nous devons d’être réunis ici, Andrew Carnegie. N’est-ce pas à lui, Messieurs, et à ceux qu’il a associés, à New-York comme à Washington, à sa fondation magnifique, que doit aller en cet instant notre première pensée ? Je me souviens, nous nous souvenons avec émotion d’avoir vu à La Haye Andrew Carnegie, si simple, si bon, si joyeux à l’idée du bien qu’il allait faire ; il nous semble le voir encore, posant la première pierre de ce Palais de la Paix dont le rôle dans l’avenir devrait être, et sera, j’en ai la conviction profonde, si décisif pour le bonheur de l’humanité.

« Mais il y a un autre Palais de la Paix que celui dont M. Carnegie a jeté dans une paisible ville du Nord les fondations grandioses, et c’est encore à ce grand homme de bien que nous en serons redevables. Il a voulu en poser aussi la première pierre, non plus cette fois sur le sol, mais dans le domaine des réalités morales. Oui, il est un autre Palais de la Paix qui s’élève lentement, par les efforts concertés d’un groupe d’hommes de bonne volonté venus de tous les pays de l’Europe, et c’est l’œuvre qui nous réunit en ce moment. Son créateur a pensé que, pour que le progrès s’accomplît, il ne suffisait pas de mettre à contribution la beauté des choses périssables, le choix raffiné des matières premières, le talent des artistes qui sculptent