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collègue venu pour prendre place au milieu de ses collègues, et c’est pourquoi je m’excuse d’avoir accepté la présidence, ne fût-ce que pour quelques instants. Je suis membre, comme vous, du Conseil de la Dotation Carnegie pour la Paix Internationale, mais je suis aussi l’ancien Président d’une des Commissions de la seconde Conférence de la Paix, et puisque j’ai la joie de retrouver dans cet auditoire le visage ami de quelques-uns de ceux qui furent à La Haye mes collaborateurs, je puis bien dire que cette participation aux travaux de la Conférence restera le plus beau souvenir de ma vie. S’il m’était donné de vivre encore assez longtemps, si ma santé qui décline et l’état de ma vue qui m’interdit certains labeurs me le permettaient encore, mon vœu le plus cher serait de pouvoir représenter mon pays à la troisième Conférence et d’y travailler avec certains d’entre vous au triomphe des grandes idées qui nous sont communes.

« J’ai écouté tout à l’heure avec le plus vif intérêt le résumé que mon ami d’Estournelles, qui tenait à La Haye non pas le marteau présidentiel, mais la plume, et vous savez que la plume est souvent plus difficile à manier que le marteau, le résumé, dis-je, qu’avec son habileté de secrétaire impeccable, il nous a fait des délibérations de notre Conseil Consultatif. Je manquerais à mon devoir si, avant de vous dire ce que je pense de votre œuvre, je ne pro-