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La Société des nations est créée. — Elle est bien vivante.

En s’ajournant à huit ans, pour une nouvelle assemblée, les représentants des puissances ont marqué la volonté commune de ne pas se désintéresser de son existence et d’assurer sa stabilité, son développement par de nouvelles extensions du régime du Droit.

Pour être sûr de n’exagérer en rien ce jugement, j’en emprunterai la formule à l’un de nos plus éminents collègues, au doyen des ambassadeurs à La Haye, au regretté comte Tornielli.

À la réception officielle de janvier dernier à l’Élysée, parlant au nom du corps diplomatique, il disait « Des problèmes que la Science elle-même n’avait pas encore osé aborder trouvèrent des solutions inattendues. Sur la base de vérités déjà acquises au patrimoine commun de la civilisation, la conciliation d’intérêts, jusqu’alors considérés comme les plus divergents, a pu être l’objet d’efforts qui ne sont pas demeurés stériles. Ce spectacle, dans lequel le rôle de la France était tracé par ses nobles et grandes traditions, est des plus réconfortants. La diplomatie du monde entier, placée désormais à la tête du mouvement des idées, peut, à juste titre, en tirer les plus heureux présages pour un avenir certain de justice et de paix. Le principe de la justice internationale supérieure appliquant sa propre loi n’a pas été