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sur tant de points que vous a signalés notre rapporteur général, que tant d’obligations réciproques, dans la paix et dans la guerre, aient été déjà consenties par tous les peuples, que tant de liens de droits mutuels soient formés entre eux, est-ce donc peu de chose ? Et n’avons-nous pas eu raison de dire que, de la communauté de fait que le développement économique a formé entre les peuples du globe, commencent à se dégager les traits d’une société véritable, d’une société juridique des nations ?

Messieurs, nous connaissons les objections et les critiques qui peuvent être présentées ici. Certaines des obligations réciproques inscrites dans les conventions de La Haye sont des obligations purement morales. Certaines autres sont conditionnelles et l’examen desdites conditions est plus d’une fois laissé au jugement de l’État intéressé. Enfin, pour celles qui sont acceptées sans conditions ni réserves, qui ont ainsi vraiment le caractère d’obligations juridiques, quelles sanctions pourront être appliquées en cas d’inexécution des conventions ? Où est la gendarmerie internationale qui en assurera le respect ?

Il faut regarder en face ces objections, afin d’en bien voir à la fois la force apparente et la faiblesse réelle.

Disons un mot d’abord des obligations conditionnelles. Il s’agit de certains engagements