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fait à une communauté d’un ordre supérieur, de constituer entre les nations qui la composent un ensemble de liens de droit qu’elles acceptent également et qui forment entre elles une société véritable ? Et si cet état de droit parvient à s’établir et à durer entre les États, ne sera-ce pas par là même l’établissement d’un état de paix et de paix réelle et profonde, de paix vraie, puisque, nous l’avons dit bien souvent et nous ne cesserons de le redire, la paix sans droit n’est pas, ne peut jamais être vraiment la paix !

C’est à cette œuvre, qu’en 1907 comme en 1899, nous n’avons pas cessé de travailler.

Dans quelle mesure Y avons-nous réussi ?

N’est-ce pas déjà un événement considérable que le fait même d’une telle entreprise ?

Au lendemain des événements les plus graves, après un choc qui avait mis aux prises deux grands empires et menacé par instants la paix des deux continents, quarante-quatre États formant l’ensemble du monde ont pu délibérer, pendant plus de quatre mois, sur les problèmes les plus difficiles, les plus redoutables même, car quelques-uns d’entre eux éveillaient de récents et cruels souvenirs, et cela sans qu’un trouble même passager ait jamais traversé leurs délibérations.

Et les représentants de ces quarante-quatre États ont pu mener à bien le vote de nombreuses Conventions, dont l’esprit est unique-