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tions de 1907. — En nous séparant en 1899, bien peu parmi nous croyaient à une seconde Conférence. Nous nous sommes quittés cette année en nous donnant rendez-vous dans huit ans environ, pour la troisième session des assises internationales. — Et même sur ce terrain si difficile de l’arbitrage obligatoire, quel chemin fait depuis notre première réunion ! En 1899, le principe même de l’arbitrage obligatoire a été délibérément éliminé ; il est aujourd’hui reconnu, comme la loi de demain, pour tout un ensemble de différends par l’unanimité des nations, et ceux-là mêmes dont l’opposition n’a pas permis la signature d’une convention définitive, ont eu grand soin de proclamer qu’il n’y avait plus, de leur part, aucune objection contre le principe ; que des scrupules d’ordre juridique, des difficultés touchant aux modalités de son application les arrêtaient seules, si bien qu’une sorte de mise au point est peut-être simplement nécessaire pour déterminer les ententes définitives.

Mes chers collègues, avant de terminer ce long exposé, permettez-moi de lire ces quelques lignes, que j’écrivais au Président du Groupe parlementaire de l’Arbitrage international en 1904 :

« Au-dessus des Gouvernements, une puissance souveraine a pris naissance qui disposera bientôt des destinées du Monde. — Il a