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que cette cause n’est pas près d’être gagnée dans les faits ?

Mais il y a plus : Une convention organisant pratiquement l’arbitrage obligatoire pour les objets visés dans cette déclaration a été longuement discutée. Tous les articles en ont été successivement votés par des majorités considérables, allant jusqu’à 35 voix sur 44, et l’ensemble même de cette convention a été voté en fin de compte par 32 États – contre 9 non et 3 abstentions – sur 44 États représentés. Et lorsque, pour se conformer à la tradition diplomatique qui veut que l’unanimité soit acquise à une convention pour être incorporée à l’acte final, les 32 États résolus à organiser l’arbitrage obligatoire ont consenti à adopter la déclaration de principe que j’ai citée devant vous, ce fait s’est produit et je n’ai pas besoin d’en signaler l’importance — qu’ils ont stipulé dans la déclaration même « qu’ils se réservaient le bénéfice de leurs votes » et par conséquent se réservaient d’en dégager plus tard les conséquences pratiques inévitables. Est-ce là, je le répète encore, chose négligeable ? Et quand 32 États, dont quelques-uns comptent parmi les plus grands du monde, ont marqué leur volonté de ne rien laisser prescrire de leurs accords, de les réaliser aussitôt qu’ils trouveront venues l’heure et les circonstances favorables, n’avons-nous pas le droit d’avoir bon espoir et de nous tourner avec confiance