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États à La Haye, les sérieux et considérables résultats.

Mais je n’oublie pas que j’ai dit moi-même à la Conférence qu’il ne s’agissait pas seulement de l’organisation pacifique de la guerre, qu’il fallait songer à l’organisation juridique de la Paix.


En m’exprimant ainsi, mes chers collègues, je n’entends pas faire allusion à la question du Désarmement. Cette question, ne l’oubliez pas, avait été, par les négociations antérieures à la réunion de la Conférence, formellement écartée de son programme. Certains États, parmi les plus considérables, n’avaient accepté de venir à La Haye qu’à cette condition expresse.

Comment pourrait-on reprocher à la Conférence de s’être dès lors bornée sur ce point à une déclaration platonique, à un rappel, très pressant d’ailleurs et très énergique, du vœu dont j’avais eu l’honneur d’être le rédacteur en 1899 ?

Du reste, Messieurs, nous qui sommes des partisans résolus de l’arbitrage et de la paix, nous tenons à le dire nettement : le désarmement, à nos yeux, est une conséquence et n’est pas une préparation.

Pour que le désarmement soit possible, il faut d’abord que chacun sente que son droit est assuré. C’est la sécurité du droit qui doit d’abord être organisée. Derrière ce rempart,