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Mais je n’oublie pas, mes chers Collègues, que nous ne nous sommes pas réunis ici seulement pour saluer les bons ouvriers, mais pour fêter l’œuvre elle-même. C’est une idée qui nous groupe. Cette idée a-t-elle progressé avec nous ? Avons-nous obtenu à La Haye des résultats réels qui semblent nous donner confiance pour l’avenir ?

À cette question, très simplement, parlant en témoin, non plus en acteur ou en combattant, je crois qu’il est possible de répondre affirmativement.

Oui, avec notre maître et ami Renault, nous pouvons dire : En 1907, l’empire du droit s’est étendu dans le monde.

J’entends bien que l’on raille et que l’on plaisante l’œuvre de la Conférence. Je dirai même que ces railleries sont à la portée de tous. Et je connais, depuis longtemps, ce mot que vous avez lu comme moi dans certaines journaux, et même dans quelques grands journaux français : « La Conférence a fait faillite. »

Je connais, disais-je, ce mot depuis longtemps. Non seulement on l’a prononcé bien avant la fin de nos travaux, car nous avons pu lire des articles nécrologiques sur la Conférence plus d’un mois avant sa clôture, mais déjà, je l’avais aussi entendu après la Conférence de 1899. Il n’a pas empêché alors certains résultats de se produire, qui ont été très importants pour la paix du monde. On vous