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parfait accord. Cela a été pour nous d’un prix inestimable dans l’effort que nous avons soutenu, et cela est, permettez-moi de le dire, un encouragement précieux, une marque de confiance et d’espoir pour tout ce qui reste à faire.

Je viens de parler de notre effort. Quelqu’un, Messieurs, a été, là-bas, notre conseiller et notre guide ; et je peux dire, sans rien exagérer, qu’il a été bien souvent le guide de la Conférence tout entière. Messieurs, vous venez de l’applaudir, c’est notre maître en droit, M. Louis Renault. Que de fois les jurisconsultes des autres pays, et même parmi nos adversaires, sont venus lui demander ses conseils ! Que de temps il a consacré à mettre sur pied, à mettre en bonne forme, les projets de nos collègues ! Nous lui reprochions de se tant dépenser, de ne pas assez ménager ses forces. Il nous répondait, en riant de son bon et large rire bourguignon : « Je tiens à leur montrer que si je suis presque le doyen, je suis toujours le plus résistant et le plus vigoureux, et qu’aucun d’entre eux ne me lassera. » Il ne s’est jamais lassé, en effet. Il a été le rapporteur des Conventions principales ; il a été le rédacteur de l’Acte final de la Conférence. On avait en lui une telle confiance et son autorité était tellement reconnue par tous que les rédactions émanées de lui faisaient foi, et je crois qu’aux derniers jours de nos travaux, il eût fini par faire adopter tous les textes qu’il