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son programme préparé par les États-Unis, et repris et proposé par l’Empereur de Russie, ni dans les intentions des gouvernements représentés, — l’établissement de la Paix universelle.

Son but véritable était de former entre ces États un réseau de conventions universelles qui fût comme un premier lien de la Société des nations ; c’était encore de créer ou de développer au milieu d’eux des institutions de droit public international, propres à diminuer les risques de la guerre, à en restreindre en tous cas les effets désastreux, et chargées d’établir et de maintenir entre les diverses Puissances une continuité de rapports juridiques ; de là naîtrait pour elles l’obligation contractuelle, et surtout la nécessité morale, de se déterminer, soit dans leurs difficultés diplomatiques, soit même dans leurs conflits armés, non plus sous l’impulsion exclusive de l’intérêt et suivant les entraînements de la force, mais selon des principes d’équité mutuelle, de justice et d’humanité, solennellement reconnus et proclamés à l’avance, et placés ainsi sous la sauvegarde de l’opinion du monde entier.

Ce programme est moins ambitieux. Cependant son importance est telle qu’aucune assemblée internationale ne s’en est jamais proposé qui fût aussi hardi ni aussi étendu. La Conférence de 1907 l’a-t-elle, en partie du moins, réalisé ?

L’auteur de ce livre répond affirmativement.